Même s'il fait tout pour que l'on ne parle plus de lui, Santos Mirasierra ne pas y couper. Sa présence dimanche à Gerland pour supporter l'OM face à Lyon n'est pas passée inaperçue. Mardi dans Aujourd'hui Sport, il revient à la fois sur cette première sortie publique, mais aussi sur les conditions de son arrestation et ses 70 jours de détention.

Pour l'Ultra marseillais, libéré sous caution le 9 décembre après avoir passé plus de deux mois emprisonné en Espagne, l'occasion était trop belle. Dimanche soir avait lieu le choc de la 18e journée de Ligue 1 entre Lyon et Marseille. Il ne pouvait pas ne pas y aller. Bien que son équipe de cœur ait concédé le match nul (0-0), l'essentiel était ailleurs pour lui, loin d'un simple résultat sportif. «C'était un grand plaisir, reconnaît-il. Au départ je ne devais pas y aller, (mais) il y avait ce petit manque» qui l'a poussé à faire le déplacement «en famille, pour retrouver l'ambiance des stades». Chaleureusement accueilli par les autres supporters, même s'il «rentré discrètement» dans la tribune, Santos ne veut pourtant être différencié des autres. «Je ne suis pas un héros, dit-il. Je ne suis qu'un supporter qui a été victime d'une injustice».

«Une sorte de délit de faciès»

Ce jour-là, le 1er octobre, au Stade Vicente-Caleron de Madrid où l'OM s'apprête à affronter l'Atletico en Ligue des champions, Santos s'est retrouvé au milieu d'une bagarre entre supporters marseillais et la police espagnole. «L'ambiance était électrique, se souvient-il. J'ai essayé de parler avec les policiers qui sont rentrés dans la tribune pour enlever notre banderole. On a été calme. La police espagnole n'était pas sur ce mode là. Les policiers m'ont dit "ici on discute pas"...» Et puis ce qui devait arriver arriva : «si j'ai poussé le policier c'est pour venir en aide à Christine Vallette (une membre des Ultras) qui était à terre et en sang...»,raconte-t-il, sans regrets, ni remords. A la fin du match, il est interpellé puis placé en détention, accusé d'avoir jeté un siège et blessé un policier. Sans aucune preuve. «Mon look m'a desservi, estime-t-il, il y a eu une sorte de délit de faciès».

Pendant 70 jours, Santos est donc retenu en Espagne, derrière les barreaux. «Mes conditions de détention étaient assez bonnes, reconnaît-il. Je n'ai jamais eu aucun problème». Et puis la délivrance arrive enfin, malgré une condamnation à huit et demi de prison ferme et un appel suspensif, l'Ultra peut rentrer en France. Conscient toutefois que cette situation n'est que provisoire, «je ne serais jamais relaxé», dit-il, Santos espère juste une chose : «que la sanction soit réduite à moins de deux ans pour que je n'ai pas à retourner en prison...» Et que le cauchemar ne soit plus qu'un mauvais souvenir. (Photo AFP)