L'entraîneur monégasque rencontre mercredi son nouveau président. Il se doute que son sort est déjà scellé à Monaco, mais veut partir la tête haute. Dossier dans Aujourd'hui Sport.

Aujourd'hui, à l'issue d'une réunion qui aura lieu vers midi avec Etienne Franzi (son troisième président en un an) et le vice-président Michel Aubéry, Ricardo sera très certainement fixé sur son avenir monégasque. Avant ce rendez-vous, l'entraîneur brésilien a préféré observer le silence, mais il est clair qu'il a déjà compris le sort qui lui serait réservé.

Ses maigres illusions ne se sont pas dissipées le week-end dernier après la triste défaite subie à Louis-II (0-1) face au Havre. Le technicien brésilien n'a jamais vraiment cru que son aventure en principauté se prolongerait au-delà de son contrat, qui se termine à la fin du Championnat. «C'est un club très compliqué, même plus compliqué que vous l'imaginez», nous avouait-il il y a quelques semaines, alors qu'il n'était pas encore question d'une démission de Jérôme de Bontin. Qui se disait prêt à conserver Ricardo...

Le maintien ? «Je ne pense qu'à ça»

Pour l'ancien entraîneur du PSG et de Bordeaux, l'objectif est désormais de boucler la saison en évitant la relégation, histoire de quitter les lieux avec le sentiment du devoir accompli et la tête haute. «Je ne pense qu'à ça !», avoue-t-il. C'est d'ailleurs le but qu'il s'était fixé à l'entame de la saison, connaissant les difficultés que ne manqueraient pas de rencontrer son équipe et lui-même. Les résultats ont confirmé ses craintes. Aux commandes d'un groupe déséquilibré, Ricardo a tenté de dégager une équipe stable. Il n'y est pas parvenu, en dépit de quelques matches réussis. Dans des conditions délicates «mais sans (se) plaindre», il aura eu le grand mérite de lancer quelques jeunes (Mongongu, N'Koulou, Mollo, Lolo) et de relancer Pino et Licata avec un certain succès.

Au bout de ces deux saisons monégasques plutôt mitigées qui ont suivi deux années bordelaises convaincantes, Ricardo s'apprête à quitter la France. Un retour au Brésil, où son nom revient régulièrement un peu partout, est l'hypothèse la plus vraisemblable, mais la piste de Benfica n'est pas à écarter. «Il est encore trop tôt pour évoquer mon cas personnel. Je ne suis pas inquiet.»

Vincent Machenaud vmachenaud@asport.fr

Cinq candidats

Les candidats à un poste de directeur général de l'ASM sont priés d'envoyer leur CV avant la fin de la semaine, pour une nomination sous quinze jours. Cinq hommes sont favoris.

Marc Keller

Licencié du poste de directeur général par Jérôme de Bontin en juin dernier, il a gardé de bons contacts à Monaco où Etienne Franzi, le nouveau président, le considère comme «une option» intéressante. Il aurait touché 1,5 million d'euros pour partir après deux saisons sur le Rocher. Les rendra-t-il pour revenir ? «J'ai eu l'occasion de l'accompagner un jour à Strasbourg, où il était prétendument critiqué, et j'ai vu tout le monde l'accueillir les bras ouverts. Il est respecté partout et a une très bonne connaissance de son métier et du marketing», commente Aubéry au sujet de l'ancien directeur sportif du RC Strasbourg (2001 à 2006).

Willy Sagnol

Champion de France en 2000 avec Monaco, l'ancien latéral droit des Bleus et du Bayern Munich, retraité depuis fin janvier à cause d'une blessure persistante au tendon d'Achille, était déjà annoncé à un poste de manager général au moment de l'annonce de sa fin de carrière. Jérôme de Bontin avait ensuite démenti. «En tant que joueur, il a une très belle carte de visite», a confié Michel Aubéry, le nouveau vice-président de l'AS Monaco.

Marco Simone

Propriétaire d'une maison à Monaco, l'Italien passe beaucoup de temps en principauté et n'a jamais caché qu'un poste de directeur sportif l'intéresserait. Joueur monégasque de 1999 à 2003, (avec un retour à Milan en 2000-01), Marco Simone a fait acte de candidature auprès des nouveaux dirigeants.

Patrick Blondeau

Encore un ancien de la maison monégasque (1989-96). Il a terminé sa carrière de joueur à Créteil-Lusitanos en 2005, où il est devenu directeur sportif la saison suivante. A 40 ans, après cette première expérience, il est aussi dans les petits papiers de la nouvelle direction.

Jean-Luc Ettori

Evincé en même temps que Marc Keller, l'ex-directeur sportif (de janvier 2005 à juin 2008), figure historique de l'ASM, n'a pas digéré son départ forcé. Les supporters ont même récemment réclamé son retour. «Tout le monde m'en parle mais personne ne m'a contacté, nous a-t-il assuré hier. Je n'ai pas le sentiment qu'il existe une réelle volonté de me rappeler. Je connais bien Aubéry, mais quand on a le pouvoir, on est moins accessible...»

Ludovic Vincent (avec V.M. et G.R.)

Michel Aubéry: «John Collins me fait penser à Puel»

Nommé vice-président de l'ASM, l'ex-directeur du merchandising du club, Michel Aubéry, 62 ans, confirme l'urgence de trouver un directeur général pour préparer la saison prochaine.

Quelles sont vos priorités ?

On s'est coupés des supporters. Ma première décision a été de supprimer les huis clos, avec l'accord de Ricardo, bien sûr. Il faut redonner une âme à l'ASM, qui compte des supporters dans toute la France. On n'a pas le droit de décevoir ces gens-là. Les joueurs doivent s'en rendre compte. A Monaco, on a tout ce qu'il faut pour instaurer une ambiance familiale.

Vous cherchez un directeur général...

Il en manque un. C'est le plus urgent pour préparer la saison prochaine. Une décision devrait être prise d'ici quinze jours, pas plus. Il y a beaucoup de personnes en fin de contrat au club. Je ne suis pas décisionnaire, mais je suis ami avec Marc Keller, qui n'a pas été jugé à sa juste valeur chez nous. Il a cependant de nombreuses propositions, en France et à l'étranger. Willy Sagnol a un bon CV. Marco Simone et Patrick Blondeau sont de bons candidats aussi. Mais on ne pourra pas les prendre tous, on n'en a pas les moyens. On parle de John Collins ou d'Antoine Kombouaré pour le poste d'entraîneur...

Ricardo est charmant, charismatique, il se donne du mal, mais il exerce un métier très difficile. Je ne sais pas s'il va partir. John Collins a un appartement ici. Il vient souvent et me fait penser à Claude Puel. Il fait partie de la race des gagneurs. Kombouaré ? Il est charmant aussi, mais ça m'étonnerait qu'on soit en contact. De toute façon, il reste huit matches et on ne va pas tout changer maintenant. L'an prochain, il faudra mener une politique de jeunes, encadrés par quelques cadres pour faire la locomotive. Et pas le contraire, comme cette année par moments.»

Ludovic Vincent redaction@asport.fr