Fabien Pelous a annoncé jeudi la fin de sa carrière. L'arrêt du joueur le plus capé du rugby français, avec 118 sélections, fait forcément réagir. Retrouvez les principales déclarations. (Photo AFP) Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux Sports et ancien sélectionneur du XV de France : «Après plus de 15 ans au plus haut niveau, une longévité exceptionnelle qui lui a permis de faire le lien entre le rugby amateur d'hier et celui professionnel d'aujourd'hui, Fabien a encore démontré cette saison en club qu'il faisait partie des tout meilleurs deuxièmes lignes du monde. Il quitte les terrains au sommet de son art. Pour tous ses adversaires, Fabien Pelous incarne le guerrier, leader naturel des avants, le combattant rugueux et constant de la première à la quatre-vingtième minute. Cette autorité naturelle m'a convaincu d'en faire le capitaine du XV de France. Fabien Pelous, c'est aussi l'homme de tous les records français en rugby : le recordman français et européen des sélections en équipe nationale de rugby avec 118 capes (...). C'est tout simplement un de nos plus grands champions qui raccroche les crampons. J'admire l'homme autant que le joueur». Richard Dourthe (directeur sportif de Bayonne, ancien centre de Castres et de l'Equipe de France):«Je pense que Fabien a pris la bonne décision. Il faut savoir être intelligent. Mais il en a encore sous la pédale. Il s'arrête alors qu'il est indiscutable à Toulouse. Et quand tu es indiscutable à Toulouse, c'est que tu es le meilleur deuxième-ligne français, ou presque. Mais il faut savoir s'arrêter. S'il terminait sur un titre de champion de France, ce serait génial. Sur le joueur, il n'y a pas grand-chose à rajouter. Sa carrière parle pour lui» Jean-Pierre Bastiat (ancien deuxième ligne de Dax et de l'Equipe de France de 1969 à 1978): «On ne peut qu'admirer la carrière de Fabien à l'instar de celle de Philippe Sella. Il a montré beaucoup de choses tellement positives dans sa vie sportive et professionnelle qu'il ne peut forcer que l'admiration. Sur le plan sportif, ça a été un formidable joueur, guerrier et compétiteur, un formidable garçon doué et doté d'une volonté extrême. Je me souviens à Dax de sa très sérieuse blessure avec un déboîtement de la hanche qui l'avait immobilisé 60 jours, moi je le croyais perdu pour le rugby à ce moment là. Sur le plan humain, il est d'une fidélité exemplaire dans le club dans lequel il est, un garçon plein d'honnêteté, de courage. Non seulement j'aurais aimé jouer à côté de lui mais j'aurais bien aimé faire la carrière qu'il a faite. Fabien est l'égal de Benoît Dauga, le Walter Spanghero des années 90 et 2000». Guy Novès (manageur général du Stade toulousain): «J'ai eu la chance dans mes 25 ans de carrière de croiser ce joueur et pour moi, il fait partie des plus grands. Il m'a beaucoup apporté au point de vu humain et sportif. Il va falloir maintenant que le Stade toulousain digère son départ. Mais comme chaque fois qu'un +monstre+ s'arrête, on essaiera de réagir positivement. Mais pour Fabien, ce sera plus dur que pour d'autres». Yannick Jauzion (trois-quarts centre du Stade toulousain): «Pour nous, c'est une grande déception. Fabien est quelqu'un qui a des qualités sportives irréprochables sur le terrain et il exprime la sérénité avant et pendant le match. Il a apporté beaucoup de confiance au groupe et c'est pour cela que l'on perd quelqu'un d'important. Mais la décision lui appartenait et je crois que depuis plusieurs années il travaillait à sa reconversion. Que ce soit en équipe de France ou au Stade toulousain, Fabien était deux personnages en un seul. Il a toujours su surmonter les pressions et les contraintes. Il reste un exemple pour nous tous, et les 19 années de rugby de haut niveau lui ont demandé des sacrifices pour rester compétitif malgré les indigences de la vie de tous les jours». René Bouscatel (président du Stade toulousain): «C'est SA décision, nous aurions de toute façon accepté toute décision qu'il aurait prise. Nous savons que c'est un grand joueur qui a toujours pris ses responsabilités. S'il avait voulu jouer un an de plus, nous l'aurions bien entendu accepté d'autant plus que cette année il fait encore une fois une saison remarquable. Il a toujours géré sa carrière. Avec Fabien, c'est le côté naturel. On n'a jamais eu à discuter. Vous savez, les grands n'ont jamais besoin d'intermédiaire. Les grands, ils se gèrent eux-même. Il est grand, non seulement par la taille, mais il est grand tout simplement. Le départ de Fabien représente un trou énorme mais j'espère qu'il ne sera jamais très loin. Sur le plan sportif, nous avons recruté le jeune Maestri de Toulon et cela me rajeunit car ça me rappelle Fabien il y a 15 ans. C'est la vie. Après lui, il y en a d'autres. Nous avons connu beaucoup de joueurs irremplaçables. Ils le sont restés dans nos coeurs, mais sur le terrain leur place a été prise». Emile Ntamack (entraîneur-adjoint du XV de France, ancien équipier de Pelous sous le maillot bleu):«J'ai de lointains souvenirs avec Fabien. On avait passé les filières jeunes ensemble, les sélections universitaires, de jeunes. Une carrière repose aussi sur la réussite, sur la chance de ne pas avoir eu trop de blessures, ce qui permet de travailler dans la continuité. Son record de sélections parle pour lui. Comme on dit, toute bonne chose a une fin. Cette décision a été longuement et mûrement réfléchie. Il a déjà anticipé sur la suite et c'est plus facile comme ça, quand on juge que les objectifs ont été atteints. Il faut respecter cette décision. Quand on sent que les courbes de forme s'inversent doucement, que la récupération devient plus difficile et que les coups font plus mal, on arrête.» Bernard Lapasset (président de l'International rugby board, ancien président de la Fédération française de rugby): «Pelous, pour moi, c'est le capitaine de la génération 1990-2000. Je l'ai connu champion du monde universitaire. Il a été le fer de lance du rugby français, que ce soit dans sa carrière en club ou en équipe de France. Fabien a donné une dimension extraordinaire au rugby français dont il a contribué à renforcer l'image. Il a eu une carrière longue et brillante. C'est vraiment un joueurs hors du commun. Je le place dans la lignée des (George) Gregan, Philippe Sella, Lawrence Dallaglio ou encore Martin Johnson. On a besoin de garder le contact avec ce type de joueur, il a les capacités de devenir un dirigeant de très haut niveau, et ce serait une richesse pour le rugby français.» Jo Maso (manageur de l'équipe de France): «J'ai passé plus de dix ans avec lui. C'est quelqu'un d'unique sur tous les plans, en tant qu'homme mais aussi en tant que joueur, et pas uniquement parce qu'il détient le record de sélections. Il a été un joueur extraordinaire, exemplaire sur le terrain et en dehors. C'était un vrai leader naturel avec toujours un regard très positif sur l'autre, et c'était là sa grande force. Pour moi, il a la même dimension qu'un Raphaël Ibanez. Je suis heureux qu'il soit avec nous à la Fédération française de rugby, comme manageur de l'équipe de France A. Il a su bien attaquer sa carrière, comme les grands joueurs savent le faire, et il sait la quitter par la grande porte. Je ne sais pas s'il sera champion de France (en juin) mais je le lui souhaite. Il aura en tout cas marqué son époque.» (AFP)