Tout en regrettant son départ du Stade Français à la fin de la saison, Fabrice Landreau se réjouit de pouvoir à nouveau retrouver le terrain, même en Pro D2, à Grenoble.
Qu'est-ce qui vous a poussé à signer à Grenoble ?
«Avant toute chose, je vous dirais que c'est un grand déchirement de quitter Paris. Ensuite, ce qui a motivé mon choix d'aller à Grenoble, c'est simplement parce que j'ai eu cette opportunité de retrouver le terrain et d'entraîner à nouveau, ce qui n'était plus le cas au Stade Français. J'ai joué cinq ans à Grenoble (1992 à 1996). J'y ai habité pendant dix ans ! Mais je ne pensais jamais y revenir. Ça ne faisait pas partie de mes plans. Mais lorsque les dirigeants grenoblois ont su que mon contrat d'entraîneur des avants du Stade Français n'était pas reconduit, ils m'ont fait cette proposition de devenir directeur sportif avec une double mission sportive et organisationnelle, j'ai accepté.»
Par conséquent, le président Marc Chérèque n'a pas eu de mal à vous convaincre ?
«Non. Ça a été assez long. Mais à un moment donné, il a fallu que je me décide. Et l'appât du terrain et l'envie d'entraîner ont été plus forts que tout. Je voulais absolument continuer à diriger des joueurs pendant quelques années, combien je ne sais pas mais j'en avais viscéralement besoin. Je ne me voyais pas stopper comme ça.»
Quand prendrez-vous vos nouvelles fonctions ?
«L'entraînement à Grenoble devrait reprendre courant juillet. D'ici là, il me reste quand même quatre matches avec le Stade Français. Et éventuellement une demi-finale et une finale à gagner.»
On vous sent ému de quitter Paris...
«Je pensais que le Stade Français allait être mon club à vie... Voilà. C'est une transition qui va être également difficile à gérer, ma femme travaillant à Paris. On était intégrés dans la capitale. Et puis je connais le président Max Guazzini depuis vingt ans. Ça aussi, c'est un déchirement de quitter un ami, un frère... Mais je suis content d'avoir trouvé un poste de cette importance et surtout ce beau challenge consistant à redresser un club mal classé en ce moment.»
Quels bons moments garderez-vous de Paris ?
«Le plus grand restera incontestablement notre autogestion en 2000. Extraordinaire. Et puis la finale 2007 contre Clermont avec une victoire acquise à six minutes de la fin. Quant aux joueurs, je garde des souvenirs formidables de tout le monde. Un garçon comme Diego Dominguez m'aura beaucoup marqué par son professionnalisme et son esprit de compétition.»
Le fait de vous retrouver en Pro D2 ne vous dérange pas ?
«Je suis avant tout un passionné de ce sport. J'aime les aventures humaines. J'ai eu la chance d'en vivre une pendant dix ans avec Paris, qui m'a comblé de bonheur. Pour tout ça, je ne sais même pas comment être assez reconnaissant à ce club. Je ne vois pas mon départ à Grenoble comme une descente en Pro D2. Je le vois comme une nouvelle aventure.»
Avec des fonctions très élargies ?
«Dans un premier temps, j'aurai la responsabilité de l'entraînement et du recrutement. Dans un deuxième je devrai faire la liaison entre le groupe professionnel et les équipes de jeunes.»