Nantais de 2002 à 2007, Mauro Cetto reçoit pour la première fois son ancien club, samedi à 19h00. Entre émotions et soif de vaincre. Entretien.

«Mauro, c'est la première fois que vous recevez Nantes au Stadium... Jouer contre Nantes sera toujours unmoment particulier. Surtout en ce moment, alors qu'ils sont en difficulté.

Et vous risquez de les enfoncer un peu plus... Ils ont besoin de points pour se sauver, et nous pour accrocher l'Europe. Une défaite pour eux serait dure mais, aujourd'hui, je suis Toulousain. Je souhaite qu'ils perdent ici avant de gagner les sept derniers matches.

Voir Nantes aussimal en point, cela vous inspire quoi ? Que la descente en 2007 n'était pas un hasard, on n'a pas retenu les leçons de ce qui s'est passé. C'est un club qui est toujours malade. On a trop vite cru que ça reviendrait en un claquement de doigts. J'ai beaucoup de peine pour Nantes, et encore plus pour ses supporters.

Vous dites toujours ?on? en parlant de Nantes, c'est curieux... Tous les week-ends, je regarde le score deNantes. Je suis le premier à bondir quand ils marquent. Ça me fait vraiment ch... de les voir dans cette situation.

Comment expliquez-vous que Nantes en soit de nouveau là ? Après la montée, il y a eu beaucoup d'arrivées qui devaient apporter un plus. Jusqu'à présent, ça n'a pas été le cas. Et puis, faire un recrutement avec un coach et le débarquer au bout de trois journées... Je ne suis ni pour ni contre Der Zakarian, mais ne pas avoir tranché son cas avant le début de la saison, c'est stupide. Le garder juste parce qu'il avait fait monter le club, c'est ridicule.

Vous étiez le capitaine de Nantes, vous êtes aujourd'hui celui de Toulouse. Qu'est-ce qui est le mieux ? A Nantes, j'ai été le capitaine de l'équipe lors de la pire saison du club. Ici, au contraire, je le suis pour la saison qui pourrait être la plus belle de l'histoire du club. Sur le plan sportif, c'est le jour et la nuit. En revanche, la fierté est la même.

Comment abordez-vous cette rencontre face au FCN ? Après notre match nul à Caen (0-0), on n'a pas le choix, il faut gagner.

Que craignez-vous de Nantes ? L'impact physique. Ils ont beaucoup de gros gabarits. Dans ce domaine, on a l'habitude de répondre présents. Si c'est encore le cas, on aura fait la moitié du travail.

Nantes et Toulouse sont deux des équipes les plus physiques de L1 et sont pourtant aux antipodes du classement... Ça devrait donner un match engagé. S'il y a un tel écart, c'est la preuve que dans le foot, il n'y a pas que les duels. Nantes ade grosmanques ailleurs, comme nous l'an dernier. On était plus faibles offensivement et nettement moins efficaces. Une fois que Nantes a récupéré le ballon, il lui manque du jeu.

Que ferez-vous si vous marquez ? Par respect pour les supporters nantais, je contiendrai ma joie. Mais, pour ça, il faut que je marque. Et ce n'est pas gagné.

Les supporters nantais grognent fort en ce moment. N'est-ce pas un handicap ? Quand on voit comment ils ont soutenu le club en L2 et en début de saison, c'est normal. Ils ont envie, à juste titre, de voir autre chose. Ils ont essayé en encourageant et maintenant, ils essayent autre chose. Je ne sais pas si ça va handicaper l'équipe, mais c'est logique. J'espère que la colère des supporters va bouger les joueurs.

Voyez-vous le FCN sauver sa tête en L1 ? Il a l'avantage d'être en dehors de la zone rouge. Le peloton est vaste et il y a des équipes pires qu'elle. Je le vois s'en sortir.» (Photo Presse-Sports)

Guillaume Rigoreau (Avec Julien Penna) grigoreau@asport.fr