Entre Lille et le PSG, deux équipes aux qualités identiques et aux ambitions dissimulées, le combat promet d'être rude (coup d'envoi à 18h45).

Il s'était discrètement éclipsé de Bercy en plein tournoi de futsal.?Ceci dans le but d'échapper à la fureur de Zidane, quelque peu écorné dans son autobiographie. Mais Jérôme Rothen, retrouvé sur son côté gauche, n'a visiblement pas peur de Lille, pourtant meilleure formation à domicile, avec déjà 36 points glanés.?Ce déplacement est d'ailleurs d'après le blond gaucher le vrai tournant, davantage que celui à Lyon, le 25 avril. «Si on gagne à Lille, on restera bien placés. Mais si on fait un nul, en soi un bon résultat, on prendra du retard. Et si on perd, il faudra être réalistes et se dire que pour les trois premières places, ça risque d'être très compliqué», a-t-il confessé à l'AFP.

Le défi lillois est d'autant plus ardu à relever que, en sus de rester sur quatre victoires de rang et six à domicile (série en cours), ce club est historiquement la bête noire du PSG. Le dernier succès parisien en terre nordiste remonte au 30 avril 1997, grâce à un but de Jimmy Algerino (1-0) ! L'équipe entraînée par Ricardo, avec Paul Le Guen en homme lige, s'apprêtait alors à disputer la finale de la Coupe des Coupes.

Après deux défaites consécutives, contre Marseille (1-3) et Toulouse (1-4), des adversaires directs, le PSG s'est repris en s'imposant dimanche au Parc contre Nice (2-1). Pas de quoi effrayer le Losc de Rudi Garcia, qui sait comment s'y prendre. «On a une idée précise de leurs possibilités dans le choix des joueurs, et dans celui de l'organisation tactique», a remarqué le coach lillois, lequel a noté que son homologue avait ménagé Giuly et Makelele, jeudi contre Kiev. «La débauche d'énergie et l'investissement livré en UEFA peuvent avoir leur importance. Mais nous avons gagné plusieurs fois à l'extérieur cette saison, on y va donc pour gagner», assure Le Guen.

Meilleur Brésilien de L1

Le manager parisien reconnaît, lui, que Lille possède le meilleur milieu de terrain de France, même s'il sera privé de Cabaye. Mais il n'a pas que ça. «Il y a du talent sur toutes les lignes, c'est costaud», jure-t-il.?L'attraction reste, évidemment, Michel Bastos, 13 buts et 10 passes décisives au compteur.?Pour son compatriote du PSG Marcos Ceara, il est d'ailleurs le meilleur Brésilien de la L1, devant Juninho. Mais le latéral garde un heureux souvenir de l'aller, remporté 1-0. «J'avais réussi à bien le marquer», sourit-il.

Ce choc entre le 4e et le 5e, qui restent sans l'admettre en embuscade pour le titre, revêt des contours séduisants. «On s'est découvert progressivement des ambitions, mais on reste des outsiders, nous ne faisons pas partie des favoris», juge Le Guen, toujours privé d'Armand et de Sakho. «Si on veut prétendre à quelque chose, il va falloir obtenir un résultat», lui répond Sessegnon, plus offensif. Un état d'esprit dont Paris devra s'inspirer, sous peine de glisser.

Arnaud Ramsay aramsay@asport.fr