A l'issue de la lourde défaite concédée face à Nancy (3-0, ici Youssouf Hadji face à Laurent Bonnart, photo Reuters), le président de l'OM Pape Diouf a fait part de sa colère mais aussi de son fatalisme quant au prochain mercato, soulignant que le club ne recruterait aucun joueur à «un prix hors marché», même le «finisseur» réclamé par l'entraîneur Eric Gerets.

«PAPE DIOUF, cette défaite est-elle dramatique à vos yeux ?

En matière de drame, il y a des choses plus notables... Disons que c'est une grosse, grosse déception. Les joueurs étaient déjà en vacances dans leurs têtes, ils étaient quasiment démobilisés et ne se sont pas mis en situation de gagner ce match. Je n'ai pas revu l'engagement vu ici devant Nice et à Lyon. Ce résultat est donc logique, et son ampleur peut être dérangeante.

Etes-vous en colère ?

Je n'ai pas à exprimer une colère. Mais je ne suis pas content, c'est le moins qu'on puisse dire. Les joueurs doivent se mettre en tête de gagner les deux matches de la reprise, à Auxerre et devant Le Havre.

Allez-vous agir au mercato pour corriger le tir ?

Eric Gerets et nous souhaitons la même chose, améliorer le rendement de l'équipe. Cela dit, je lis et j'entends parler de joueurs, évoluant en France, dont le nom s'égrenne, susceptibles de nous intéresser. Mais les clubs ne veulent pas les laisser partir ! Comme le président de Caen pour Savidan par exemple. Ou peut-être faudrait-il pour cela proposer un prix hors marché, par exemple 20 M EUR au lieu de 3 M EUR. Je ne le le ferai pas ! Nous regardons aussi à l'étranger. Mais nous voulons des joueurs opérationnels tout de suite (...). On ne prendra un joueur que si nous sommes convaincus qu'il peut nous apporter quelque chose et non pour répondre à un rouleau compresseur médiatique. Nous assumerons pleinement cette responsabilité. S'il n'y a pas, il n'y aura pas !

Ne pas recruter un attaquant est-il vraiment envisageable?

S'il faut que l'on joue avec ceux que l'on a, on jouera ainsi. Si on venait me demander Mandanda ou Niang, les cèderais-je ?

Il faudra quand même trouver un autre état d'esprit...

Cela, c'est autre chose. C'est notre problème. D'autant qu'il est illusoire de spéculer sur l'écroulement de la concurrence, plus vive et mieux taillée. Il faut faire des efforts au niveau de la constance !

Quel bilan tirez-vous de la première partie de saison ?

Il est assez moyen. Mais c'est à l'amorce de la dernière ligne droite, pas avant mars, que l'on y verra plus clair.»