Les réactions des acteurs de la 30e journée de L1 après les rencontres de samedi. Buteur décisif de Bordeaux face à Nancy, Marouane Chamakh (photo AFP) savoure sa dixième réalisation de la saison en championnat.

Le Mans - Lyon : 1-3 Daniel Jeandupeux (entraîneur du Mans) « Ce n'est pas cruel, c'est injuste. Quand on joue contre Bordeaux, à 0-0 il y a un penalty pour nous qui n'est pas sifflé, quand on marque le premier but au Paris SG, sur un but régulier, il nous est annulé. ça fait quand même beaucoup de décisions qui sont litigieuses et elles sont toujours dans le même sens. On veut bien comprendre que les arbitres puissent se tromper, c'est une tâche difficile qu'ils ont, mais quand c'est toujours au détriment des mêmes, c'est de la faiblesse, ce n'est plus du hasard. On a vu qu'il y avait une grosse pression des Lyonnais sur une action qui pouvait nous mettre à 2-1 et peut-être à jouer à 11 contre 10 puisque le gardien était le dernier défenseur... Maintenant, je pense qu'il y a eu des bonnes choses. On a vu peut-être plus de jeu que jamais. »

Claude Puel (entraîneur de Lyon) « Nous avons alterné le bon et le moins bon dans pas mal de séquences, avec notamment les longs ballons de cette équipe mancelle. On a subi un peu trop de situations contraires, Hugo (Lloris) nous a maintenus dans le match et on a su être réaliste ensuite. Bravo à cette équipe du Mans parce que même à 3-0, elle a toujours essayé de revenir au score. Karim (Benzema) a fait un très bon match, il a retrouvé de la lucidité, il a travaillé pour l'équipe et a été récompensé. D'autres joueurs ont répondu présents, comme Juninho qui a été précieux au milieu. Chaque match est prépondérant, les trois équipes qui étaient à la lutte et qui jouaient ce soir sont solides. Il faudra faire preuve de régularité. Ce championnat demeure très incertain. »

Karim Benzema (double buteur pour Lyon) « Je suis content d'avoir marqué, ça fait plaisir d'autant que l'équipe gagne. C'était un match difficile, on a su résister avec une très bonne défense et un très bon Hugo (Lloris, le gardien de l'OL). Il reste huit matches, à nous de ne rien lâcher ».

Bordeaux - Nancy : 1-0 Laurent Blanc (entraîneur de Bordeaux) «C'est le type de matches qu'il faut gagner. Ce qui me fait râler, c'est qu'on a des possibilités d'ouvrir le score pendant les vingt premières minutes. Au niveau de la préparation mentale, en première mi-temps, on a été un peu mou. Alors il a fallu recadrer un peu les joueurs en leur disant que des matches comme ça, on allait en revivre plusieurs d'ici à la fin de la saison... J'aurais aimé qu'on fasse preuve d'un peu plus de réalisme devant le but, ce qui nous aurait permis de moins souffrir ce soir. Nancy a très bien défendu. A un moment donné, on a douté, et le but de Marouane Chamakh nous a libérés. »

Marouane Chamakh (attaquant de Bordeaux) « Je suis content car je suis récompensé de mes efforts. J'ai eu beaucoup d'occasions, je croyais que cela n'allait pas rentrer et ça rentre à la fin. Ce sont trois points précieux. On aime être décisif quand on est attaquant, soit par une passe, soit par un but. On a insisté, on a persisté, on a fait en sorte de se procurer des occasions. Sur mon but, c'est un ballon en profondeur de Marc Planus, j'essaye de m'appliquer sur le contrôle, et dès que je contrôle, je vois le gardien s'avancer, je me précipite car je vois Ouaddou qui revient, je tente un lob du pied gauche et je la vois rentrer doucement. Je m'étais arrêté à dix buts lors de la saison 2004-2005, je vais essayer d'en marquer un peu plus ».

Pablo Correa (entraîneur de Nancy) « Il nous a manqué deux minutes. Mais on a montré de bonnes choses, et une grande envie aussi. Face à cette équipe, on savait que ce serait difficile. Cela s'est confirmé plus encore quand on s'est retrouvé à dix. L'exclusion a changé la donne. On entre bien dans la deuxième mi-temps et cette exclusion nous met en difficulté. Quand Bordeaux a commencé à monter les lignes, c'est à ce moment-là qu'il aurait fallu garder un peu plus de sérénité. Dans l'utilisation du ballon, on aurait pu faire beaucoup mieux. Il nous reste huit matches. On va entrer dans une série de rencontres où on va jouer contre des concurrents directs. C'est là qu'il va falloir montrer la même envie, et une lucidité permanente. La confiance doit revenir via les choses positives qu'on a fait. Je suis tout de même content du match de mes joueurs car ils ont montré beaucoup de détermination. »

Damien Grégorini (gardien de Nancy) « Toute la 2e mi-temps pratiquement à dix, fournir tant d'efforts et repartir avec la défaite, cela fait mal. On est très déçu ce soir. A 11 contre Bordeaux, c'est très dur, alors à 10, c'est plus dur. Tout le monde a fourni les efforts, il a manqué quelques minutes mais il ne faut pas baisser la tête, il faut que l'on se regarde tous dans les yeux, se dire que l'on a tout donné et qu'il a manqué quelques minutes. Il faut attaquer Valenciennes avec cet état d'esprit, ne rien lâcher. Avec un petit peu plus de réussite en première mi-temps, de malice, on aurait peut-être mieux géré certaines opportunités. Même si Bordeaux a eu pas mal le ballon, nous on a eu quelques contres qui auraient pu faire mouche. On a retrouvé des valeurs. On a bien attaqué la 2e mi-temps mais en face c'était Bordeaux et quand on a été dix, on a reculé, reculé et on a pris le but à la fin ».

Nantes - Lille : 0-2 Elie Baup (entraîneur de Nantes) « Il y a une faute sur Rodelin qui n'est pas sifflée et derrière un coup franc contre nous qui amènera le penalty. L'histoire du match se résume à cette faute. Ce penalty, je le répète, a tué le match. Après, on essaye tant bien que mal de revenir et on en prend un deuxième. Ce soir, on a vu face à nous l'exigence de la première division et surtout ce qui nous manque, la présence, la rigueur, l'efficacité. »

Rudi Garcia (entraîneur de Lille) « On s'était promis de faire le maximum ce soir. Les joueurs ont répondu à mon attente même si en première mi-temps nous avons joué par à-coups. Et nous avons été trop timides. En deuxième période le jeu a été plus fluide. On voulait avoir la maîtrise du ballon et imposer notre jeu. La ligne d'arrivée est encore loin. L'important ce soir c'était de prendre trois points. A 1-0 on n'était pas à l'abri d'un coup de pied arrêté. On a su mettre un but par mi-temps sans en encaisser. Ce soir c'est ma grande satisfaction et c'est ce que je retiendrai. »

Valenciennes - Auxerre : 2-0 Antoine Kombouaré (entraîneur de Valenciennes) « On a rencontré des difficultés ses dernières semaines avec les blessures et les suspensions. Mais j'ai toujours dit, on est des durs. Plus on nous tape dessus, plus on est fort. On a montré à certains qu'on ne lâcherait jamais. Je suis un entraîneur fier et heureux de voir le comportement de mes joueurs. Avec le coeur, les tripes, on est allé chercher un résultat contre une très belle équipe d'Auxerre. Ce soir (samedi), on a été très efficace. Il faut toujours y croire. Moi, dans les moments les plus durs, j'ai toujours cru en mon groupe, toujours cru en mes joueurs. Ils ont montré qu'ils étaient de grands joueurs. Maintenant, nous n'avons que 36 points. Ce n'est qu'une victoire et trois points. L'idée était de se rapprocher du maintien et surtout de frapper un grand coup, montrer à nos adversaires qu'il faudra compter avec nous ».

David Ducourtioux (Valenciennes) « On a eu peur, mine de rien. On a ouvert le score un petit peu tôt. On a été fébrile après parce qu'on savait qu'on tenait quelque chose. On sait que ce que nous faisons, c'est bien. Mais ce n'est pas fini. Il faut qu'on continue. Si on y arrive, c'est grâce à notre état d'esprit. Si Auxerre était sur une bonne dynamique, ce n'est pas par hasard. Ils jouent très bien au ballon, c'est huilé, ils jouent très bien dans toutes les lignes. On leur a opposé du courage et de la solidarité ».

Jean Fernandez (entraîneur d'Auxerre) « Le match, on l'a perdu en première mi-temps. On a eu cette première minute fatale. Prendre un but à la première minute nous a fait du mal. Je crois qu'on a été à la hauteur. Valenciennes est dans une bonne dynamique. En première période, on a eu la maîtrise du ballon, on s'est créé quelques occasions mais il nous a manqué quelque chose offensivement, une certaine efficacité. En deuxième période, on a encore eu le ballon mais pas d'occasion. Je comptais sur les vingt dernières minutes et une baisse physique de Valenciennes. Malheureusement, il y a cette action de penalty, un truc bizarre. A 2-0, c'est devenu très difficile. On est tombé sur une bonne équipe de Valenciennes, on le savait. Je n'ai rien à reprocher à mes joueurs au niveau physique, même au niveau technique ou tactique ».

Stéphane Grichting (Auxerre) « C'est une grosse déception. Ils marquent à la première minute et on n'était pas entré dans le match. On a fait un match correct. On a eu pas mal d'occasions. On a eu le monopole du jeu. C'est vrai, on a pris des risques en deuxième période pour essayer de revenir. Et on prend un penalty qui part d'une touche pour nous. C'est un peu le cirque. Mais on avait les moyens de ne pas perdre ».

Grenoble - Lorient : 1-3 Mehmed Bazdarevic (entraîneur de Grenoble) « On est tombé sur une équipe de Lorient bien organisée et on a raté notre première mi-temps. On n'a pas su imposer notre jeu, on a eu des manques à tous les niveaux. On est pourtant revenu dans le match après le but d'Akrour, on a été pas loin d'égaliser ensuite, mais le troisième but marqué par Amalfitano nous a fait mal. On n'est pas plus inquiet qu'avant ce match, on va essayer de repartir de l'avant sur les prochains matches ».

Christian Gourcuff (entraîneur de Lorient) « Avec cette deuxième victoire de rang, notre situation s'éclaircit forcément. Ce n'était pas un match complètement maîtrisé, mais la victoire est logique, avec un exploit d'Amalfitano qui nous a permis de ne pas vivre une fin de match difficile. Grâce à notre pressing, on a empêché leur liaison entre les milieux et leur attaque, et ça nous a permis notamment de poser notre jeu. On a fait un grand pas vers le maintien ».

Monaco - Le Havre : 0-1 Ricardo (entraîneur de Monaco) « On avait tout pour enchaîner après deux victoires. On n'a rien fait pour mériter la victoire. Si l'on compare avec les autres matches que l'on vient de faire, cela n'a rien à voir. Cela me fait penser à la défaite à Grenoble en Coupe de France. Le départ des internationaux cette semaine peut être une explication. Mais cela explique peu de chose. Mes hommes ont peu d'expérience. La pression du classement et du maintien était moindre après nos derniers résultats. A chaque fois, dans ces conditions, c'est la même chose. Avec le calendrier qui nous attend, on peut dire que ce sera difficile. Mais, on aura alors la possibilité de retrouver nos valeurs. »

François Modesto (capitaine de Monaco) « Ridicule, c'est mot juste. Même si Le Havre ne lâche rien. Nous, on a été plus que zéro dans l'état d'esprit, dans le comportement. Pourtant, dans le semaine, on nous a bien répété que c'était le match le plus important. C'est un problème mental. Le football, ça se joue avec la tête. C'est souvent ce qui nous manque cette année. Je pense personnellement que c'est une faute professionnelle. Si on croit entrer dans un match de L1 avec un état d'esprit deux fois moins fort que la semaine précédente, on a tout faux. Avec une victoire, on serait à neuf points de la zone rouge. On a vraiment fait ce qu'il ne fallait pas faire. On a perdu et on n'a pas été bon. Il est donc normal que le public siffle. »

Frédéric Hantz (entraîneur du Havre) « Dans notre situation, ça pouvait partir à +vau-l'eau+. La trêve internationale a fait du bien. On a très bien travaillé. On gagne logiquement. On a fait un match sérieux. Mais Monaco a bafouillé son football. On en est conscient. Cela nous permet toutefois de nous dire qu'on peut gagner des matches de L1. Si cela nous laisse de l'espoir? Des regrets, plutôt. Celui d'être aussi loin au classement. On est à notre place malgré tout. Même si l'espoir est toujours possible, il n'est pas dans un coin de ma tête. C'est un bon week-end pour le HAC. »

(AFP)