L'AS Nancy-Lorraine, un temps apathique, un temps euphorique, s'est inclinée (4-3) jeudi soir à Marcel-Picot sous une forte pluie et face à une équipe du CSKA Moscou pour le moins joueuse, et qui a pu compter sur son joyau brésilien Vagner Love, auteur d'un triplé. Les Lorrains, qui pouvaient se qualifier dès ce soir en cas de victoire, devront faire match nul la semaine prochaine à La Corogne qui, dans le même temps, est allé chercher un point en Pologne, sur la pelouse du Lech Poznan (1-1).

Ci la Coupe de l'UEFA cherchait un match pour assurer sa réhabilitation, elle le tient assurément avec cet ASNL-CSKA. De l'engagement, des buts, de la tension - cartons, intimidations, mots et tutti quanti -, du suspense, une équipe déjà qualifiée qui joue le jeu à fond avec la majorité de ses meilleurs joueurs, une équipe française qui se sort les tripes pour aller au tour suivant, il y a tout eu pour se rabibocher avec la mal-aimée des coupes européennes. La soirée avait bien commencé pour les hommes de Pablo Correa, qui ont ouvert le score grâce à Moncef Zerka, auteur d'un bel enchaînement contrôle du gauche - frappe pied droit. Scotché sur sa ligne, Igor Akinfeev n'esquissa pas le moindre geste surce tir qui heurta le poteau droit avant de rentrer (1-0, 4e).

Love, Love, Love

Commença ensuite le show Vagner Love. Le Brésilien qui venait du froid manqua l'égalisation de peu (1-1, 23e) avant de trouver la faille trois minutes plus tard sur une frappe à ras de terre que Gennaro Bracigliano ne put dévier (26e). Après que son compère de tresses brésiliennes, Osni Ramon, a aggravé le score peu après le demi-heure de jeu suite à un bon travail côté gauche de Yuri Zhirkov - l'autre révélation russe de l'Euro avec Andreï Archavine -, Vagner Love reprit sa marche en avant en deuxième période. Il ajusta les défenseurs lorrains regroupés devant leur but après qu'Erkin Caner a buté sur Bracigliano, sorti à sa rencontre (62e). Mené 3-1, Nancy se réveilla soudain. Et le réveil fut brutal.

Sur un excellent service de Zerka, Julien Féret trompa Akinfeev de près d'une habile pichenette (2-3, 72e). Dès lors, les Lorrains se créèrent des occasions chaque minute, finissant par égaliser par Basile Camerling, qui venait de disputer ses trois premières minutes... de la saison (3-3, 76e). Les Nancéiens maintenaient la pression devant le but adverse (frappe de Jean Calvé, 79e) mais à l'autre bout du terrain, Vagner Love en faisait autant (sauvetage de Jonathan Brison, 80e). Et c'est finalement au Brésilien que revint le dernier mot. Il élimina l'Uruguyen Damian Macaluso puis adressa une frappe croisée qui crucifia Bracigliano (3-4, 88e). Avec l'AC Milan, ne cherchez pas plus loinle deuxième grand favori de la compétition. Une compétition qui accouche parfois de matches incroyables...